Tous les jours j’écrirai

Traduit en Français Cendrine Jarraud-Leblanc

Lorsqu’elle fermait les yeux
Ils disaient, si tu les ouvres,
Nous les laverons d’acide.

Lorsqu’elle ouvrait la bouche
Ils disaient, si nous t’entendons rire,
Tu seras étouffée.

Lorsqu’elle levait la main
Pour demander pourquoi c’est un crime d’être femme,
Elle était confrontée à la brutalité.

Ceci n’est ni un poème ni un cauchemar
C’est ma vie et celle de beaucoup d’autres femmes
Qui vivent sous le poids de la violence.

Ils m’ont forcée à porter une burqa
Alors que j’étais à peine adolescente,
Ils disaient que c’était pour me protéger
Pourtant ils me regardaient comme des loups.
Je ne voyais rien sous le tissu bleu.
Je trébuchais et je tombais.

J’étais furieuse,
Mais les commerçants riaient de moi,
« Regarde où tu marches », disaient-ils
J’entendais leurs rires
Et les regardais se moquer de moi.
Mais je ne me tairai pas.
J’écrirai tous les jours, chaque jour.
Pour que ma vie soit une leçon et mon combat une raison de ne pas abandonner.